L'Histoire d'un Club, Marseille.
1899. La légende écrit sa préface. Le ballon rond s'installe à Marseille. Le début du XXe siècle est dominé par les clubs parisiens. L'OM se dresse le premier pour stopper cette hégémonie. En 1924, il chamboule, non sans fierté, la hiérarchie en s'imposant 3-2 en finale de la coupe de France, contre le FC Cette. Son premier trophée national fera vite des petits. Les Olympiens récidivent en 1926 et 1927. La pléiade d'internationaux français qui composent l'effectif phocéen fait des ravages. Rien n'arrête les Alcazar, Allé, Crut, Devaquez, Gallay, et Jean Boyer. 1929 voit d'ailleurs l'OM décrocher le titre de champion de France. En 1932, le club s'engage dans une nouvelle ère. Celle du professionnalisme. La coupe revient sur la Canebière en 1935 (victoire 3-0 contre Rennes), les lauriers du champion aussi (en 1937) avant qu'un cinquième succès, en 1938, ne vienne placer l'OM en position de recordman de la coupe de France. Statut renforcé en 1943 (4-0 en finale contre Bordeaux). A l'exception notable d'une nouvelle couronne de champion de France en 1948, l'après-guerre ne sourit d'abord pas aux Marseillais. Malgré la perle noire Larbi Ben Barek. Malgré l'unique Gunnar Andersson et ses 169 buts inscrits sous le maillot blanc. Le bleu et le blanc se colorent à l'encre triste. A la fin de la saison 1958/59, l'équipe chute en deuxième division. Les « sixties » seront sombres. Le public tourne le dos à son OM. La désaffection est telle qu'à peine 434 spectateurs sont au Stade Vélodrome le 23 avril 1965 pour la réception de Forbach. L'arrivée aux commandes de Marcel Leclerc marque le début du renouveau. Le volubile président a de l'argent (un peu) et surtout une solide volonté à réussir. Le recrutement Josip Skoblar et Roger Magnusson tire la formation vers les sommets. Le coaching avisé de Mario Zatelli fait le reste. En 1969, Marseille est en liesse. 150 000 personnes attendent les vainqueurs de Bordeaux en finale de la Coupe de France. Le titre de 1971, le doublé de 1972, le soulier d'or européen pour Skoblar (44 buts en un championnat), le défi lancé à l'Ajax d'Amsterdam. L'OM se couvre de gloire et déchaîne les passions, en étant le seul club à oser concurrencer l'AS Saint-Etienne. La page Leclerc se tourne difficilement. Les Marseillais ne se signalent plus que par une coupe de France conquise en 1976 contre Lyon. Pis, ils descendent en deuxième division en bout de décennie, et la disparition du club sera même un temps susurrée. Les dettes se sont accumulées, et la survie ne tient qu'à un fil. Heureusement il est entre de bonnes mains, celles des «Minots». Les jeunes du club sauvent leur OM, et lui font même la courte échelle vers l'élite en 1984. Un nouvel âge d'or débute alors, à l'arrivée de Bernard Tapie deux ans plus tard. De 1989 à 1993, l'Olympique de Marseille rafle tout sur son passage. Papin, Waddle, Pelé, Francescoli, Stojkovic. Les artistes sont en blanc. Et les supporters rêvent comme jamais. La suprématie est totale (cinq titres de champion*, une coupe de France). Aucune miette n'est laissée alors que l'ambition s'appelle désormais Europe. L'échec de Bari (après l'élimination de l'AC Milan en quarts de finale) face à l'Etoile Rouge de Belgrade ne calme pas ces ardeurs. Le 26 mai 1993, Basile Boli offre la première (et seule) Ligue des Champions à la France d'un coup de tête magistral face au grand Milan. 20 années se sont depuis écoulées. Le club a survécu à sa rétrogradation en D2 après l'affaire VA-OM. Une place de dauphin en 1999, deux finales de coupe de l'Uefa en 1999 (contre Parme à Moscou), en 2004 (contre Valence à Göteborg), et deux de coupe de France en 2006 contre Paris et 2007 face à Sochaux sont venus pimenter ses saisons. Avant que Mamadou Niang ne brandisse la Coupe de la Ligue, le 27 mars 2010, dépoussiérant la vitrine des trophées. Il faudra y faire encore de la place. Le 5 mai, l'OM recoiffait la couronne nationale, avant de conserver "sa" Coupe de la Ligue le 23 avril 2011 puis le 14 avril 2012, devenant ainsi la première équipe à la remporter trois années de suite. Soit une moisson de 6 titres en 3 ans pour l'escouade de Deschamps, en ajoutant les deux Trophées des Champions contre Paris et Lille. La légende continue…